Aller au contenu principal

Histoire et patrimoine : création de la halte Villeparisis et chemin de fer

Le chemin de fer, la halte et la gare

Saint-Étienne-Andrézieux (Loire), 1827 : on inaugure la 1ere ligne de chemin de fer de France. Trente-cinq ans plus tard, en 1862, création de la ligne Paris-Soissons, qui inclut la liaison Paris-Mitry. « Halte » la plus proche : Sevran. La halte de Villeparisis verra le jour en 1883 et fera place à la gare en 1963.

 

Le chemin de fer exploité par la Compagnie des chemins de fer du Nord arrive près du canal de l’Ourcq en 1862, avec la mise en service de la ligne Paris-Soissons. On crée un arrêt à Mitry, « une halte en pleine campagne* » et la desserte des villages environnants se fait « par omnibus ». Cette halte est l’actuelle gare de Mitry-Claye. Il faut attendre 1883 pour qu’une deuxième halte s’ouvre au public, sur le territoire de Mitry également. Pour éviter toute confusion avec l’arrêt existant, on appelle cette nouvelle halte « Villeparisis ». Le bâtiment, construit « juste à côté du passage à niveau de la D84 », restera en service jusqu’en 1962. À l’époque, on met 50 minutes pour relier Paris (gare du Nord) et la « gare » est située dans un quartier excentré: « on devait marcher quelque temps à travers bois et marais », le long de l’avenue de la Gare (actuelle avenue du Général de Gaulle). Certains voyageurs vont à la gare « en sabots », leurs chaussures de ville dans un sac (comme les New-Yorkaises avec leurs baskets et chaussures à talons). Une « pratique tellement répandue que le bureau de tabac proche de la gare » s’est improvisé consigne en louant des casiers à chaussures! Au fil des ans, la liaison ferroviaire permet aux Parisiens en mal de campagne de venir passer le dimanche à Villeparisis: les trains sont plus fréquents ce jour-là. Plus tard, « après la création des lotissements », les Villeparisiens de ces nouveaux quartiers prennent le train pour se rendre à leur travail, à Paris.

Des années 1920 aux années 60

On a trace d’une demande de carte d’abonnement « à la semaine » (avril 1920). En décembre 1921, surintervention d’un conseiller municipal, des cartes d’abonnement sont proposées aux voyageurs: plus de 50 par jour, nombre en constante augmentation. En 1935, « le ministre des Travaux publics approuve la transformation de la halte en station ». L’année suivante, le passage à niveau, très accidentogène, est remplacé par un souterrain. La gare actuelle est mise en service le 16 septembre 1962 et la halte, démolie. Un an plus tard, la ligne est électrifiée. Dans les années 1980, soit environ 100 ans après la création de la halte de Villeparisis, l’arrêt devient une station du RER B (1,03 million de voyageurs annuels**, soit environ 2700 par jour).

Lorsqu'arrivait le train, locomotive à vapeur en tête, je me cachais derrière ma grand-mère pour ne pas voir les jets de vapeur partant de tous les côtés et les bielles monstrueuses activant les énormes roues. Penchée hors de la machine, une tête apparaissait, coiffée d’une casquette, les yeux couverts de grosses lunettes et la figure noircie par le charbon, dont il fallait emplir le foyer de la locomotive pour produire la vapeur actionnant les bielles. Robert Emmanuel, Villeparisien né en 1930. Villeparisis au XXe siècle Tranches de vie 1920-1970, Villeparisis et son passé (2016)

Infos pratiques

Sources: L’association Villeparisis et son passé http://villeparisis-histoire.over-blog.com/ *Villeparisis et son histoire, Ville de Villeparisis (1994) **https://www.bonjour-ratp.fr/

Musée d’histoire locale Francis Ecoutin, Parc Honoré de Balzac. Pour plus d’Histoire de Villeparisis, rendez-vous sur villeparisis.fr. Vous y (re)découvrirez l’histoire de la Grande Guerre ou des correspondances de Poilus passés par Villeparisis, entre autres.